Dimanche partage: Piercings et Tatouages, partie 1

Publié le par Betty

Comme le jeu de rôle ou l'informatique, je connais cet univers depuis toute petite. Môman et ma tante en avait un, un serpent pour l'une et une fée pou l'autre, et depuis mon enfance leur vue me faisait rêver. À partir de 10 ans environ, je me disais que j'en voulais un dès que je pourrais, même si le motif n'était absolument pas décidé. En grandissant, je me suis aussi tournée vers les piercings, à l'époque c'était encore très marginal et assez mal vu. Je raconterais mes expériences liées à ce monde dans la deuxième partie de cet article, je vais surtout parler ici de l'origine de toute ça.

Je précise au passage qu'il s'agit de mon TPE de première et que donc ça date un peu et que c'est parfois formulé gentillement.

Introduction
Le tatouage  et le piercing sont des formes d’art corporel pratiqués partout sur la terre et cela pour de diverses raisons. Cet engouement se traduit par l’ouverture aux autres cultures et à leurs traditions. Le choix des motifs est d’ailleurs très influencé par les cultures étrangères, notamment ceux de cultures asiatiques (caractères chinois, poissons, fleurs asiatiques, dragons et insignes tribaux, tatouages Maori, etc.).
Les techniques de tatouages n’ont que peu évoluées au cours des siècles : il s’agit toujours d’insérer des substances colorées sous la surface de la peau à l’aide d’un instrument pointu, comme une aiguille, fait de matériaux divers (os, ivoire, dent, métal, acier) qui entraîne les pigments sous l’épiderme. Il s’agit alors de ne pas dépasser l’épiderme afin de ne pas perforer le derme et d’éviter une diffusion du pigment qui pourrait s’enkyster entre les deux couches de la peau.
Le piercing, quant à lui, peut se définir par l’introduction d’un bijou dans des ouvertures apportées à certaines parties du corps, comme les sourcils, le pavillon de l’oreille, les lèvres, la langue, le nez, le nombril, les mamelons et les parties génitales. Aussi le perçage traditionnel du lobe de l’oreille est exclu de cette définition.
Il existe aussi d’autres formes de marquage du corps comme le branding (marquage par un fer incandescent qui provoque une cicatrice), les scarifications (coupures profondes de l’épiderme entraînant des cicatrices souvent définitives) ou les implants (insertion sous la peau d’un objet biocompatible).

 

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L’origine historique et sociale
La naissance dans des espaces précis

Tout d’abord, l’origine du mot tatouage nous montre la localisation précise de cette pratique. En effet, ce mot venant de l’ancien anglais « tattow » ou « tatoo » est dérivé du tahitien « tatau » et peut se traduire par «frapper de manière répétée ». Il désigne la pratique consistant à inscrire sur la peau des marques indélébiles.
On retrouve cette pratique en Polynésie (plus précisément aux Iles Marquises et en Nouvelle-Zélande), en Asie (Japon et Chine), en Afrique du Nord et Afrique Noire, ainsi qu’en Europe et chez les amérindiens où ils sont plus rares.
Les bijoux de base sont des anneaux ou des barres (biocompatibles).Certains bois ou os sont également portables, à l’instar de certaines tribus comme les Masaï de l’Est africain. Il faut savoir que tous les piercings sont extensibles. On peut donc remplacer les premiers bijoux par des plus gros ou plus grands.

Le piercing daterait d'au moins 4000 ans puisque le plus vieux piercing retrouvé jusqu'à aujourd'hui est un stud (piercing au nez) et vient du Moyen-Orient. On retrouve sa trace en Amérique centrale chez les Mayas (barbel ou piercing de la langue), dans la Rome antique (nipples ou piercing du sein chez les soldats).

 

Le développement du rite et son influence
Toutes les modifications corporelles traduisent un rapport nouveau au corps. Si le souci esthétique domine, on renoue souvent avec les expressions des sociétés primitives pour lesquelles le triomphe de la douleur ainsi que les pratiques de modifications corporelles témoignent de la force de l’individu.
Certaines pratiques religieuses en faisaient un outil de perfectionnement spirituel, comme le cilice dans la religion judéo-chrétienne.
Mais, dans nos sociétés modernes, la portée symbolique du tatouage ou du piercing est plus personnelle que collective. L’état altéré de celui qui arbore une modification plus ou moins intense de son enveloppe corporelle passe par la douleur et il est nécessaire d’en garder la marque. On peut penser qu’il s’agit d’une sorte de magie individuelle latente, une réponse à un besoin originel.

 

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Du rite à l'accessoire de mode
Depuis quelques années, les modifications corporelles ont pris dans les sociétés occidentales une expansion remarqua

ble et il est difficile de dire si elles rentrent dans le cadre d’un phénomène de mode ou si elles manifestent une nouvelle approche du corps. La pratique du tatouage est ancienne et s’est considérablement développée depuis un siècle dans nos sociétés, celles du piercings que de quelques dizaines d’années, celles des implants et encore plus récentes. Les professionnels font souvent référence à leur historicité et au caractère universel de la modification corporelle pour légitimer leurs pratiques ; celles-ci étant souvent associées à des rites de passage dans les populations exotiques.
Il est vrai que ces manipulations de l’apparence du corps induisent souvent, par le choix de l’emplacement des parures – oreilles, seins, lèvres, sourcils, sexe, langue, nombril – un acte de revendication sociale ou de provocation. « Dans notre culture, l’organisation peut aussi devenir transgression » ajoute Denis Brunat, auteur de Piercing : sur les traces d’une infamie médiévale (2001).
A la différence des punks qui expriment par des pratiques d’origines tribales (coiffures et piercings, qu’ils réalisent souvent eux-mêmes) leurs désillusions face au monde moderne, les « primitifs » modernes vantent les bienfaits des modifications corporelles et parlent de la métamorphose de leur corps comme d’une élévation ou d’une sublimation ; ils cherchent par ces méthodes une richesse tant émotionnelle que spirituelle ou sexuelle. L’importance de la douleur est fondamentale et son dépassement permet d’atteindre des niveaux extatiques que le monde moderne ne connaît plus. Ils tentent d’assouvir ce qu’ils nomment « l’impulsion originelle » (primal urge) de faire quelque chose avec leur corps. Le fakir Musafar, créateur du magazine Body Play and Modern Primitives Quaterly définit le bodyplay comme une « modification délibérée et ritualisée du corps humain. C’est un besoin universel qui semble transcender les frontières temporelles et culturelles ».
Mis à part le fait de choquer, leurs raisons impliquent la recherche d’une façon de s’exprimer personnalisée, de faire preuve de courage et de suivre une mode. En arrière plan, il y a souvent la pression des pairs et le désir d’appartenance à un groupe. Il semble que, lorsque des adolescents souhaitent une forme d’art corporelle (tatouage, piercing, branding), ils se soucient ni des règlements ni des risques ou des coûts. L’art corporel sert alors à un accroissement de l’estime de soi. Le besoin de beaucoup d’adolescent de modifier leur apparence extérieure et leur estime de soi par des mesures extrêmes voire dangereuse, représente une tendance régressive de notre culture mais ce point de vue ne tient pas compte du fait qu’un grand nombre de piercing sont pratiqués par des étudiants qui se trouvent dans une sorte de stade de transition – plus vraiment enfant et pas non plus tout à fait adulte. On peut donc proposer l’idée que, surtout pour les étudiants l’art corporel est « un moyen pour se créer leurs propres rituels de passage, là où nos sociétés n’ont rien prévu pour eux ».

 

La suite dimanche prochain ;)

 

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Publié dans Dimanches

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O
<br /> Très intéressant ton article ! Eh bien moi je me plaints que les mots de recherche pour mon blog soient modifications corporelles, mais maintenant je me dis que peut-être que c'est ton blog qu'ils<br /> cherchaient !!! biz<br /> <br /> <br />
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